Apprendre à apprendre impose des pratiques et des usages différents d’un enseignement classique et suggère une architecture et un paysage d’une autre nature.
Les espaces sont plus circulants, moins hiérarchisés, plus disponibles et ouverts.
La classe devient atelier multipolaire, dont les contours et les fonctionnalités sont en mouvement permanent. Les enseignements se transportent hors de la classe, pour se développer plus efficacement dans tous les lieux disponibles.
La typologie des regroupements extrêmement variée demande plus de flexibilité des formes spatiales et de leurs aménagements.
L’architecture doit être plus active, plus réactive et plus facilitatrice du projet pédagogique en mouvement.
L’interface entre les espaces intérieurs et le paysage extérieur est plus perméable, intégrant les activités du dedans et du dehors de manière collaborative.
La hiérarchie classique entre les espaces de distribution, lieux de vie habités par les studiolos, et les lieux des enseignements s’estompe pour collaborer plus étroitement. Les mobiliers sont nomades et les aménagements intérieurs sont flexibles.
Repérage et indentification simples facilitent l’appropriation.
Le CCC (centre de culture et de connaissance qui remplacent dorénavant les anciens CDI) devient le coeur du dispositif pédagogique et irrigue tout le collège.
Le collège s’ouvre à de nouveaux acteurs par une mutualisation de ses lieux et la mobilisation de leurs compétences. La gouvernance est ouverte et transparente.
Le collège redevient équipement public.
L’espace proposé se veut “disponible”, non coercitif, ouvert. Il fait confiance aux usagers, à leur capacité d’appropriation, de gestion et de transformation collective de leurs lieux de vie. Il se confie à des pratiques soucieuses de l’autonomie et de la responsabilité des individus adultes ou en devenir. Il sert l’apprentissage de la citoyenneté, des savoirs et des connaissances par une gestion collective des pratiques et des lieux en partage, adaptée aux rythmes et aux particularités de chacun comme des différents groupes.
Il est propice à l’autorégulation des usages qui y cohabitent parce qu’il s’offre au regard, à la vigilance et à l’écoute de tous.
Il propose des lieux sûrs, bienveillants, singuliers et facilitateurs, ouverts au monde extérieur et à sa richesse.
Notre principal objectif est d’accompagner cette ambition pédagogique innovante par une qualité des espaces qui favorise l’appropriation et l’évolutivité des usages.
L’organisation spatiale offre un cadre d’apprentissage encourageant l’autonomie des élèves et la personnalisation des parcours.
Pour servir durablement ces ambitions, notre proposition se veut simple et performante.
Ses espaces tramés sont assortis des plus grandes qualités génériques de toute bonne architecture : lumière naturelle abondante et contrôlée, acoustique soignée, ambiances saines et confortables.
Les procédés constructifs et équipements, totalement engagés dans l’éco-construction, sont performants techniquement et économiquement, éprouvés et à faible maintenance.
Ils s’appuient avec conviction sur les filières locales au sein desquelles le bois joue un rôle majeur. Mais l’architecture n’est pas ici déterminée à priori. Elle résulte d’une approche conceptuelle ouverte et engagée où la technique et les savoirs se mettent au service d’un projet social ambitieux.
Cette nécessaire relation étroite entre architecture et enseignement nourrira passionnément l’élargissement du dialogue futur entre concepteurs et utilisateurs pour le faire évoluer.
Ce projet nouveau devra, avec certitude, se nourrir d’une façon nouvelle de penser le projet architectural.
Nous nous y engageons avec conviction et ambition de continuer ensemble à apprendre.